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LES ÎLES DU JAPON

Le Japon est le seul pays du monde dont le souverain est aujourd'hui encore considéré comme un dieu par des dizaines de millions de sujets. Quand l'empereur Hirohito mourut, en 1989, le gouvernement craignit que des milliers de personnes, comme le voulait la tradition, ne le suivent volontairement dans la tombe, mais seuls quelques vieillards désespérés se donnèrent la mort. Lors de ses funérailles, des membres de sa suite brandissant des bannières blanc et or figurèrent les huit millions de dieux et d'esprits du shintô, la religion nationale japonaise, et un haut fonctionnaire du palais porta une boîte contenant les chaussures neuves que l'empereur devait mettre dans l'autre monde. Un rideau fut discrètement tiré pour dissimuler à la foule les rites ayant un rapport direct avec le caractère divin du défunt.

Après 1945, les religions japonaises ont cessé d'être soutenu par l'Etat, et l'empereur n'est désormais plus un "dieu humain visible"; mais des cérémonies et des processions traditionnelles continuent d'attirer des foules importantes, comme ici cette fête religieuse à Hiratsaka.

Selon la tradition shintoïste, les empereurs du Japon sont les descendants de la déesse du Soleil Amaterasu, l'une des deux principales divinités du shintô, dont le symbole du soleil levant est l'emblème du pays. Pendant l'ère Meiji (1868 - 1912), cette tradition fut mise au premier plan afin de renforcer le pouvoir impérial, et elle joua un rôle important dans les manifestations les plus agressives du nationalisme japonais, de 1930 à 1945. L'empereur, grand prêtre de la nation, vit à Tokyo, dans un palais clos situé au centre d'un domaine de 50 hectares.

Lors de l'intronisation, des bâtiments provisoires sont construits avec du bois provenant d'arbres spécialement plantés dans ce but; des prêtres et des prêtresses dansent et chantent selon la tradition, les lampes sont allumées avec une flamme obtenue en frottant deux bâtonnets, et le nouvel empereur, incarnant le dieu du Riz, devient, à l'issue d'un mariage rituel, l'époux sacré de déesse du Soleil.


LE BOUDDHA COSMIQUE

Au Japon, les empereurs sont loin d'être les seuls êtres humains pouvant acquérir un statut divin. Tout comme en Chine, les individus ayant montré des mérites exceptionnels ou accompli des actes hors du commun sont honorés comme des dieux. Ainsi le saint patron du sumo, la lutte traditionnelle japonaise, est-il Sunuke, un grand champion qui vécu au premier siècle de notre ère. Un des éléments de base du shintô, est la croyance en l'existence de myriades de kamis, des entités surnaturelles supérieures à l'homme et présentes dans toutes les manifestations de la vie, des typhons aux montagnes en passant par les humains et les animaux. Aux cours des siècles, le shintô a dû coexister, parfois en s'y fondant, avec le bouddhisme, introduit de Chine au Japon, en passant par la Corée, au début de notre ère.

Une fête au grand temple de la déesse Kannon, à Tokyo. Une fête au grand temple de la déesse Kannon, à Tokyo.



 

 

 

 


Le grand moine du 9ème siècle Kukai, par exemple, donna naissance, avec la secte shingon, à une synthèse des deux religions, qui concevait l'univers comme le corps du Bouddha cosmique, si bien que chaque partie de celui-ci, jusqu'à la plus infime poussière avait une réalité spirituelle. Selon la légende, Kukai sortit du ventre de sa mère les mains jointes, vécut longtemps de mendicité en accomplissant des miracles et chassa des légions d'esprits malfaisants, de dragon et de monstres qui tentaient d'interrompre ses méditations. Il est vénéré aujourd'hui à Zentsuji, où il vit le jour, et au mont Koya, dans l'île Shikoku, où il est enterré.

Les sanctuaires shintoïstes et les temples bouddhistes voisinent à Nara, ancienne capitale impériale, où la puissante famille Fujiwara fit construire à la fois le sanctuaire Kasuga, où des danses rituelles sont exécutées en l'honneur d'Amaterasu, et le Kofukiji, le " temple apportant le bonheur ", dont les gracieuses pagodes abritent des statues du Bouddha. La déesse du Soleil a son principal sanctuaire à Ise, le dieu de la Guerre Hachiman à Kamakura, et les deux autres grands centres du shintô sont Kyoto et Nikko.


DES RENARDS SURNATURELS

Les animaux surnaturels malicieux ou malfaisants de la tradition japonaise sont directement issus de la religion animiste des kamis. Une des histoires populaires illustrant cette croyance est celle de l'homme qui prit un blaireau au piège, lui lia les pattes et l'amena à sa femme pour qu'elle en fasse une soupe. L'homme parti, le blaireau convainquit son épouse de le détacher en lui promettant de l'aider à préparer son plat. Sitôt libéré, il la tua, prit son apparence et ses vêtements, la fit cuire et la servit à son mari, quand il rentra de son travail. Lorsque l'homme eut tout mangé, avec un plaisir évident, le blaireau reprit sa forme normale, lui raconta en riant ce qu'il avait fait et disparut.

Une cérémonie de bénédiction de téléphones.
Une cérémonie de bénédiction de téléphones.
Pour les japonais, tout ce qui existe a un esprit.

Dans les régions les plus reculées du Japon, les maladies sont parfois attribuées à une possession du patient par des esprits mauvais, qui peuvent être soit des fantômes en colère, soit des animaux magiques. La médecine moderne se répand lentement dans les campagnes, mais dans certains villages, jusqu'à il y a peu de temps, des renards surnaturels, manipulés par des sorciers et des sorcières, étaient tenus pour responsables de presque tous les maux frappant les habitants. Le temple de Taikyuji, près de Tottori, était encore, dans les années 1960, un centre d'exorcisme traitant les personnes possédées par des renards.

En 1975, un livre célèbre révéla que, en dépit des progrès de la science et du matérialisme, des chamanes opéraient encore ici et là au Japon. On croyait que lorsqu'ils entraient en transe ils pouvaient pénétrer et voyager dans le monde des esprits, communiquer avec ses habitants, et en revenir avec des pouvoirs de guérison et de clairvoyance. Certains se faisaient même les porte-parole des entités qui avaient pris possession d'eux.


LES VENTS DIVINS

Les pilotes kamikazes qui s'écrasèrent avec leurs appareils chargés de bombes sur les ponts des navires alliés du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale manifestaient leur patriotisme et le culte de leur empereur en allant jusqu'au suicide. Ils étaient persuadés que, en mourant ainsi, ils deviendraient des dieux. Kamikaze signifie "vent divin", en référence aux tempêtes, soulevées, croyait-on, par les "dieux du pays", qui détruisirent, au 13ème siècle, une flotte d'invasion mongole menaçant le Japon. Dans le code d'honneur du samouraï, la vie d'un combattant appartient à son chef. A la mort de l'empereur Meiji, en 1912, un de ses généraux, le comte Nogi, se suicida avec son épouse, apparemment pour continuer à servir son maître dans la mort, exactement comme il l'avait fait dans la vie.

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