TOKYO
C'est
en 1457 qu'un petit seigneur, Ota Dokan, fit bâtir un château dans
le village d'Edo, sur l'île d'Honshu. Bien que situé dans des marécages
insalubres près du confluent des rivières Sumida, Ara et Edo, l'emplacement
fut retenu parce qu'il pouvait dominer militairement la vaste plaine
de Kanto et la baie de Tokyo.
Edo confirma son destin de forteresse lorsque leyasu Tokugawa, qui
était devenu le premier shogun du Japon en 1603, en fit son quartier
général. Sous leyasu et ses successeurs, le château d'Edo fut le
centre administratif du pays et forma le coeur d'une cité en rapide
expansion.
La ville prit bientôt l'aspect qu'elle a dans une certaine mesure
conservé aujourd'hui. Du château partait un réseau de fortifications
et de canaux en spirale qui renfermait la yamanote (ville
haute) sur les hauteurs s'étendant de l'ouest au nord et où résidaient
la noblesse et les samouraïs, et la shitamachi (ville basse)
des marchands et des roturiers, située plus à l'est, le long de
la rivière Sumida et au bord de la mer. En 1868, après la chute
du shogunat et la restauration de l'autorité impériale, l'empereur
Mutsuhito (Meiji) transféra la capitale impériale de Kyoto à Edo,
qui comptait alors plus d'un million d'habitants. Il la rebaptisa
Tokyo, « la capitale de l'Est ». Le Palais impérial moderne, quise
trouve dans les parcs du centre de Tokyo, s'élève sur le site du
château d'Ieyasu et intègre les portes et les fossés intérieurs
qui ont survécu.
Destructions et reconstructions
Bien qu'elle ait été depuis longtemps la plus grande ville du Japon,
Tokyo contient moins de monuments anciens que la plupart des capitales
occidentales. La rapide modernisation du pays à la fln du XIXème
siècle poussa la ville à se développer sur le modèle occidental.
Des architectes européens élevèrent des édifices de style européen
et on ne fit pas grand-chose pour restaurer ou protéger les monuments
originaux, à l'exception de certains temples et sanctuaires.
L'agglomération
de Tokyo, compte plus de 11 milions d'habitants et fait de la
capitale japonaise la troisième plus grande ville du monde. Le
Palais impériale s'élève au centre de la ville, près de la baie
de Tokyo. Au Nord du Palais, le parc Ueno est très prisé par les
Japonais et les touristes. Sont particulièrement appréciés les
cerisiers en fleur au printemps, la salle de concerts, le zoo
et plusieurs temples. Au sud-est du Palais impérial se trouvent
le quartier de Ginza, où l'on vient de s'amuser, et Marunouchi,
le centre des affaires. Le quartier Kanda, connu pour ses librairies,
et celui d'Asakusa, qui renferme la plupart des restaurants et
théatres de la capitale, s'étendent au nord-est du Palais.
D'autres destructions. surtout celles touchant des bâtiments traditionnels
en bois, furent provoquées par deux grandes catastrophes. En septembre
1923, un séisme de très forte amplitude et les incendies qu'il alluma
dévastèrent presque tout le centre de Tokyo et firent 59.000 victimes.
Les bombardements de la Deuxième Guerre mondiale furent encore plus
meurtriers. En tout, prés de 250.000 personnes y trouvèrent la mort
ou furent portées disparues. En mars 1945, près de 270.000 maisons
de Tokyo étaient détruites, 84.000 personnes furent tuées et 41.000
bIessées, et plus d'un million d'habitants étaient sans abri.
Certains bâtiments ont conservé quelques murs, portes ou autres
éléments du passé. Ainsi le temple dAsakusa Kannon, l'un des temples
les plus vénérés de la ville, qui fut érigé au VIème siècle. a-t-il
pris place dans des bâtiments reconstruits entre 1955 et 1973. Quant
au sanctuaire Meiji, lieu de pèlerinage du nouvel an, doté d'un
magnifique torii (porte de cérémonie), il fut reconstruit
en 1958. Dans quelques quartiers résidentiels du centre de Tokyo
subsistent des maisons en bois à un ou deux étages, dominées par
d'énormes tours d'habitabon. Plus typiques du Japon moderne sont
le quartier Marunouchi, le principal centre des affaires, avec ses
imposants buildings, ou les magasins et night-clubs colorés de Ginza,
le quartier des loisirs, plus au sud.
La
foule se presse dans Nakamise-Dori, reconstruite d'après une rue
commerçante de Tokyo des XVIIIème-XIXème siècles. Le passage mène
au temple d'Asakusa Kannon, qui fut lui aussi reconstruit de 1955
à 1973.
Une ville surpeuplée
Grâce à sa reconstruction après la guerre et à son rapide développement
qui en a fait l'un des plus grands centres commerciaux, industriels
et culturels du monde, Tokyo a vu sa population plus que doubler
entre 1945 et 1960. C'est actuellement la troisième plus grande
ville du monde avec quelque 8.355.000 habitants entassés sur 578
km². Sa densité est aussi l'une des plus fortes du globe : 14.000
habitants environ au kilomètre carré. Le surpeuplement constitue
donc l'un des problèmes majeurs de Tokyo. Un taux d'activité élevé,
lié à la prospérité nationale, l'absence de grands groupes de populations
désavantagés sur les plans économique ou ethnique, contribuent à
préserver l'ordre public.
Cependant la vie quotidienne à Tokyo peut manquer de confort. Il
est de notoriété publique que ses hôtels sont de véritables cages
à lapins dont les chambres ont tout de " I'armoire à classeurs".
A Tokyo, il est rare de trouver un logement près du centre. Beaucoup
résident dans les villes nouvelles très éloignées de Tokyo et doivent
passer jusqu'à quatre heures par jour dans les transports. Tokyo
possède l'un de meilleurs systèmes de transport public du monde,
avec des kilomètres d'autoroutes, et un dense réseau privé et public
de lignes de métro souterraines et de surface, dont la fameuse liaison
" monorail" avec l'un des deux aéroports internationaux de Tokyo,
et des lignes d'autobus. Mais, chaque jour deux millions de voitures
engorgent les routes menant à la capitale, augmentant les problèmes
de poIlution de l'air, et 10 millions environ de passagers luttent
pour accéder aux trains et aux métros, aidés en cela par des "pousseurs
" musclés qui entassent les voyageurs dans les wagons.
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